Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/195

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immolee. Je n’eus pas si tost veu cette fille que je bruslay pour elle d’un desir insensé, et n’eus point de bien jusqu’à tant que j’y eus retourné pour luy offrir la proye qu’elle s’estoit acquise. Le pere et la mere qui sont de fines gens, reconnurent aussi tost à quel dessein je venois chez eux, et me firent si bon accueil que cela servit à m’atirer davantage. Ils voyoient que depuis peu j’estois pourveu d’un office de thresorier ; d’ailleurs ils sçavoient bien que mon pere m’avoit laissé quelque peu de biens, et pour eux ils n’en avoient gueres, et le mary n’estoit qu’un des moindres officiers de chez le roy, tellement que ce leur eust esté un grand avantage, si j’eusse espousé leur fille. Je pense qu’ils n’avoient pas oublié