Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/202

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tast par fois des oeillades à son voisin. Ainsi chacun pensoit estre plus favorisé que ses rivaux, mais elle ne sçavoit elle mesme ce qui luy devoit plaire. Au lieu qu’autrefois elle alloit à la messe à toutes heures, elle n’y alloit plus qu’il ne fust pres de midy, à cause que c’est l’heure que la noblesse y va, et quand elle estoit dans l’eglise, encore qu’elle vist une messe toute preste à estre commencee, elle ne laissoit pas de se promener par tout, comme si elle en eust cherché une ; et si elle voyoit une troupe de courtisans qui devisoient ensemble, elle alloit passer au milieu d’eux, afin qu’ils la regardassent. Aussi ne manquoit-elle pas à son dessein, car il n’y avoit personne qui ne jettast les yeux sur