Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/203

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elle, mais ce n’estoit que pour se mocquer de sa sottise. L’un luy donnoit un traict en passant, aussi faisoit l’autre, et j’ay apris qu’un gentil homme de bon esprit, la voyant ainsi fureter par tout, luy dit, mademoiselle, ne cherchez plus tant, j’ay ce que vous demandez. On dit que cette picquante raillerie ne la fit pas seulement rougir, tant elle avoit d’asseurance, mais plustost d’effronterie. Ce qui faisoit encore rire le monde davantage, estoit sa façon de marcher, car elle alloit avec un certain bransle qu’elle donnoit à tout son corps, comme une marionnette, et elle panchoit negligemment la teste d’un costé et d’autre, avec tan de mesure et de compas qu’il sembloit qu’elle eust apris ceste methode