Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/24

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t au monde, qu’il me destina pour estre l’un des captifs qu’il veut traisner après son char de triomphe. Il n’eust pas pu luy tout seul venir à bout de ma liberté, s’il n’eust eu pour second un bel oeil qui s’est accordé avecque luy pour le rendre maistre de l’univers. L’incomparable charité est à sa solde, ou plustost il est à la sienne, pour subjuguer tous les cœurs. Ce fut dans Paris, cét abrégé du monde, que je vy cette unique merveille, comme j’estois sous un habit plus riche, mais non pas si noble que cettuy-cy. Elle demeuroit vers le quartier Saint Honoré, et non pas sans raison, puis qu’elle est honorée de tout le monde. La fortune aux yeux aveuglez m’osta souvent les moyens de la voir, et ce n’estoit qu’à