Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/26

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cottillon ; je faisois bien autre chose ; si je revenois les nuicts de soupper quelque part, je me destournois de trois ruës pour aller par la sienne, et ce m’estoit assez de considerer les murailles qui l’enfermoient, et de voir de la chandelle à sa chambre. Que si les chassis paroissoient plus obscurs en un endroit qu’en un autre, je m’imaginois que c’estoit-elle qui estoit pres de la fenestre, et me tenois là pour contempler ce bel ombre aussi long-temps comme il duroit. Ainsi je ne pouvois gouster que de faux plaisirs, et il a falu que j’aye esté un an entier en cette peine, peine plus cruelle que celle de Tantale : mais depuis huict jours seulement j’ay commencé de treuver que le ciel me faisoit bon visage. Charité