Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/290

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lque chose de sa lettre, dont il n’estoit pas d’avis de rien dire à Charite devant Anselme. Toutefois il estoit bien en peine de voir qu’elle ne faisoit point paroistre qu’elle l’eust veuë et qu’elle sceust au vray son affection, mais il s’alla imaginer que c’estoit qu’elle vouloit tesmoigner sa modestie, qui se rendoit bien digne d’estre admiree. Il reprit son premier discours, et par une boutade qui apartenoit bien à son humeur, s’en vint dire que desormais il ne baiseroit plus sa main, qu’auparavant Charite ne luy eust pardonné plus solemnellement qu’elle n’avoit fait le coup qu’elle luy avoit baillé ; et tout à l’instant, il s’alla mettre un genoüil en terre devant sa maistresse,