Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/356

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ils alloient faire du jour la nuict, et se couchoient presque tous. Lors que les dieux reprenant leur travail ordinaire, sembloient condamner leur fayneantise, ils ne se soucioient d’autre chose que de bannir tout soucy, et ne se vouloient plus prosterner devant d’autres autels que ceux de Bacchus et du sommeil. Jupiter qui avoit accoustumé d’entendre dés le matin de son palais, la voix de ceux qui l’adoroient dans son temple, se fascha de ce changement, et ne voulant pas qu’il fust dit que cependant que les mortels joüissoient de toute sorte de plaisirs, les dieux se donnassent une infinité de peines (comme par exemple le soleil qui fait son cours avec tant de diligence qu’il n’a pas seulement le loisir de se moucher) il resolut de leur