Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/467

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

esme, n’estoit que je ne desire rien que de posseder Charite, et que je n’ay point d’ambition qui me puisse faire quitter les champs ; c’est qu’il ne faut pas que tu donnes des asseurances de ta race ; garde toy bien de cela ; fein plustost que tu ne sçais qui est ton pere ny ta mere, et qu’un berger t’ayant treuvé comme une brebis t’allaittoit, il te prit et t’a tousjours eslevé depuis. Par ce moyen tu feras que si quelque grand prince à perdu quelque enfant, il croira que ce sera toy, et te tirant de la bassesse te mettra parmy les grandeurs. Que sçait-on, dit Anselme, s’il y a maintenant un prince qui a perdu un fils, et quand cela seroit, pensez vous qu’il me voulust reconnoistre pour sien ? Ha ! Que tu as peu d’experience, repartit Lysis, je