Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/471

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tant je vous enfleray de mes larmes. à l’heure qu’il parloit il pleuroit desja, mais ce n’estoit que de joye, et estant ravy de se voir en une si belle contree, il dit aux autres qu’il la faloit salüer sans attendre plus tard, et ayant encore fait arrester le carrosse et abaisser la portiere, il voulut que chacun baisast la terre comme luy. Je te saluë, cher païs où l’amour tient son empire, disoit-il le chapeau en main, reçoy moy pour un de tes habitans, et je te promets de te rendre plus fameux que tu n’as jamais esté. Chacun estant remonté au carrosse apres cecy, il dit à Montenor et à Anselme, il me semble que vos noms ne sont guere propres pour des bergers, ne les voulez