Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/508

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foy comme disent les poëtes, ce n’est affaire qu’au soleil de se jetter dedans les eaux ; et encore au temps de vendanges, dit-on qu’il ne se couche plus dans la mer, et qu’il se va mettre dans une cuve du pressoir de Bacchus, où il foule les raisins, et que c’est pour ce suject que quelquefois il aparoist si rouge en se levant. L’imagination en est belle, va, mon berger, dit Lysis, tu te rens digne d’estre mon camarade. Ils acheverent de souper sur cét entretien, et ce ne fut pas sans que Lysis accomplist le nombre de sept, soit à manger des fruicts du dessert, soit à boire. Que s’il ne s’enyvroit point, c’estoit qu’il ne beuvoit que de petits coups. La nappe estant levee, il s’en alla au lieu ou estoit la guytarre, que luy avoit donné Montenor, et sans songer si