Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/51

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chez de certains maistres de Paris ou l’on aprend le mestier de conseiller. Ce sont des gens qui sont si expers, que quand un jeune homme est prest à estre receu, ils luy aprennent en un mois tout ce qu’il doit respondre, et le sifflent comme un sansonnet, si bien que d’un escholier ignorant, ils font tousjours un docte sénateur. Mon cousin estudia un an sous eux où y fut envoyé pour ce faire, mais il ne se put jamais résoudre à prendre la longue robbe. Au lieu de livres de droict, il n’achetoit que de certains fatras de livres que l’on appelle des romans. Que maudits soient ceux qui les ont faits ! Ils sont pires qu’hérétiques. Les livres de Calvin ne sont pas si damnables : au moins ne parlent ils que d’un dieu, et