Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/555

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

put tenir de luy demander ce qu’elle avoit. Helas ! Je n’ay rien, respondit elle, et c’est de cela que je me fasche. Je voudrois bien avoir tousjours vostre douce compagnie : mais vous me quittez pour aller treuver une chienne, une tygresse, et une louve. Ha ! Que dites vous ? Synope (repartit le berger qui se figuroit qu’elle s’apelloit ainsi) gardez que le ciel ne vous punisse ; pour moy je vous excuse : ce n’est pas vous qui parle, c’est la rage et la jalousie. Au mesme temps il se trouva vestu, et Hircan luy ayant aporté un miroir il se regarda dedans, et s’escria avec un excez d’allegresse. Ha ! Dieu, l’on ne peut mieux ressembler à une bergere que je fay. Il n’y a plus rien icy du berger Lysis, sinon un mol duvet qui ombrage mon menton.