Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/574

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle nioit tout ce que l’on luy imposoit : tellement que l’on envoya querir Marcel pour sçavoir de luy la verité. Il s’en vint faisant le niais et le pleureux, et dit à Leonor, ouy, il est vray que cette fille m’a forcé à ce que je ne voulois pas faire. Apres m’avoir bien fait les doux yeux, elle me dit hier au soir, qu’elle estoit fort enrheumee, et qu’elle ne faisoit autre chose qu’esternuer ; mais que ce qui luy faschoit le plus estoit qu’elle couchoit toute seule, et n’avoit personne pour luy dire, dieu vous soit en ayde. Elle me pria quant et quant de vouloir faire cét office, et tout à la bonne foy j’ay esté cette nuict coucher avec elle, et c’est de là qu’est venuë la malencontre. Que s’il y a quelque chose à dire davantage,