Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/615

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iller Lysis, et pour se donner quelque satisfaction en amour, il se proposoit de suivre le conseil de Clarimond, et de tascher de parvenir à la jouissance. Estant en cette pensee, il s’en alla promener luy seul aux environs du chasteau. Il y avoit desja passé une demie heure, lors qu’il vid deux femmes sur le grand chemin, lesquelles s’aprochoient de luy petit à petit. Enfin il reconnut que c’estoit la jardiniere d’Oronte et la belle Charite. Il se cacha derriere une haye pour n’estre point veu, et comme elles passerent par là, Charite dit à l’autre, je ne sçaurois plus marcher si je ne me repose ; il nous faut asseoir icy. Elles se misrent à l’instant sur l’herbe, et Lysis prenant de la hardiesse autant qu’il luy en faloit,