Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/622

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faire ma paix avec elle. Je vous supplie de luy remonstrer que si je luy ay parlé de faire l’androgine, je n’enten point de mal la dessous. Ne sçait-on pas bien qu’autrefois les hommes estoient doubles, mais que pour les punir de leurs mechancetez on les separa en deux. C’est ce qui fait que l’on desire tant de treuver sa moictié, et de faire un animal parfait en se joignant à elle. Or l’on se peut joindre sans peché, comme par les volontez et les desirs, et je puis dire que c’est de la façon que je le prenois. Que si Charite abhorre ces accouplemens, qu’elle se garde d’encourir le jugement de Jupiter. Il a fait advertir les hommes que s’ils retournent à l’offencer, il separera encore chaque moictié en deux. Puis qu’elle ne