Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/623

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veut point ouyr parler de se joindre, les dieux pourroient bien la diviser encore ainsi, et pensez vous qu’il la feroit beau voir en deux parties, n’ayant à chacune qu’un demy nez, qu’une demy bouche, qu’un oeil, qu’une oreille, qu’une fesse, qu’une cuisse, et qu’un pied avec lequel elle chemineroit en sautant comme une puce, et se redressant comme un bilboquet. Ce seroit grand’pitié de la voir en cét estat, reprit Clarimond, il l’en faut advertir. Si vous vouliez contenter vostre amour en jouissant d’elle, il vous faudroit rassembler ces deux parties : la peine seroit excessive ; et puis si vous deveniez jaloux, considerez quel moyen il y auroit de garder une telle femme. Cependant que vous en auriez une moictié dans vostre