Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/64

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elle. Tous ceux qui l’ont veuë, en deviennent languissans. Elle ensorcelle les troupeaux, les chiens, les loups, et les rochers, mesme qui la suivent. Les plantes en sont truchées, et ce n’est plus qu’elle qui fait éclorre les boutons des roses, et qui les seiche après avec cette mesme ardeur qui les a fait naistre. Ha ! Que je tascheray bien de ne me pas treuver devant elle, dit le berger, car je ne suis pas tel que la pluspart de ces bourgeois de Paris pensent. Ils croyent que je sois sorcier, comme tous ces bergers de bien loin d’icy, mais je n’aurois pas seulement le pouvoir de me deffendre de cette mauvaise femme que vous dites. Je ne sçay pas comment c’est que l’on fait des caractères.

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