Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/782

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Carmelin s’estant alors aproché, son maistre continua de parler, et luy aprit que son secret estoit qu’il avoit baisé sa nymphe, et qu’il luy avoit touché le sein. En bonne foy, mon maistre, dit Carmelin, obligez moy à tout ce que vous voudrez, pourveu que vous ne me forciez point de croire ce que vous me racontez. Je ne suis que d’autant plus joyeux de t’entendre dire cecy, repartit Lysis, puis que tu ne me veux pas croire, je connoy que ma felicité est si grande qu’elle est incroyable, et si desormais je tasche à te preuver mon dire, ce ne sera que pour monstrer qu’il n’aura pas tenu à moy que tu ne m’ayes crû. Pendant que Lysis disoit cecy, Carmelin ne faisoit que fleurer, et