Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/825

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Enfin apres avoir bien resisté, le vent du septentrion souffla avec une telle vehemence, qu’il s’imagina qu’il luy faloit ceder, de sorte qu’en estant tout espouvanté, il se laissa choir à terre. Aussi tost les vents s’enfuyrent, mais plustost s’envolerent, et le magicien ayant fait une invocation à toutes les puissances de l’univers, alla verser l’eau d’une phiole qu’il tenoit sur la teste de Lysis, et puis il luy jetta de la poussiere. ô arbre (dit-il en mesme instant) je veux que mes charmes surmontent le pouvoir des dieux, et je te rends dés maintenant la forme, et la nature d’homme, qu’ils t’avoient ostee. Leve toy, je te le commande.