Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/86

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mais pourquoy le vouliez vous tant celer ? Ne l’eusse je pas descouvert à la fin ? Et puis vous m’avez demandé le portraict de vostre maistresse, l’eusse-je pu peindre sans la connoistre. Tu as raison, reprit Lysis, avec un visage moins triste, et certes sans que j’eusse nommé cette belle, qu’elle autre est-ce que tu eusses cru capable de m’asservir ? Toutesfois je te diray, j’eusse bien voulu que personne n’eust connu ma flame auparavant celle-là mesme qui l’a causée. Cette beauté ne sçait donc pas encore le mal qu’elle vous a fait ? Dit Anselme, ne songes-tu pas que non, respondit Lysis. Il est bien certain pourtant que mes yeux luy en ont assez parlé, et toutes les fois que j’ay passé pardevant elle, j’