Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/869

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

est vray que Montenor et vous avez desja refusé de l’estre, et pour Clarimond il tesmoigne qu’il n’en a guere d’envie. Neantmoins je ne manqueray point de compagnons : il y a aujourd’huy assez de bons esprits en France. Je m’en vay vous donner une bonne invention, dit Clarimond, il faudroit parler aux poëtes et aux faiseurs de romans qui sont maintenant à Paris. Ce sont eux qui parlent des bergers ; ils sont obligez à l’estre, et d’effectuer les rares choses dont ils ont remply leurs livres, ou bien nous les tiendrons pour des insensez. C’est à quoy je songe, dit Lysis, je ne sçaurois treuver de gens qui me soient plus propres qu’eux. Au reste pour les attirer, je leur promets à chacun leur premier habit de berger. Vous leur ferez