Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/924

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aporta à chacun la portion de medecine. Nous estions couchez tous quatre dans ma chambre, estans deux à chaque lict. Comme l’on nous presentoit à chacun un verre, et que je voyois que mes compagnons faisoient desja la grimasse, je leur dy, c’a courage, fermons les yeux pour ne rien voir : celuy qui aura le plustost fait ne payera rien. Dés que j’eus dit cela ils se hasterent de prendre leur medecine, mais comme ils ne songeoient point à la mienne, je la jettay à la ruelle du lict, et me mis en trois sauts au milieu de la chambre, ou je commençay à me rire d’eux cependant que le mal de cœur leur tenoit, et qu’ils avoient force tranchees dedans le ventre. Ils reconnurent ma tromperie, ma