Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/106

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de me faire perir, considerant que j’estois despourveu d’une semblable beauté. Cela me toucha si fort que je me mis un genoüil en terre devant Theodore, et luy dis, belle deesse soiez asseuree que vous avez aujourd’huy vaincu la plus orgueilleuse creature du monde. Elle me releva incontinent, et croyant bien estre quelque chose au dessus de moy, se mit à me raconter insolemment combien d’autres triomphes elle avoit des-ja remportez. Elle me fit en mesme temps regarder par une vieille damoiselle qu’elle avoit amenee, laquelle devoit tesmoigner à tout le monde que je n’estois pas si belle que sa maistresse. Elle me quitta apres, quoy que je la priasse de demeurer avec moy le reste du jour, car elle