Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/116

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ma pensee n’est pas si peu vulgaire : si est-ce que je la veux bien descouvrir pour faire connoistre qu’un tel amant que moy ne peut rien concevoir que de rare. Vous devez sçavoir que j’ay songé qu’en mon premier lieu, j’avois le dos tourné au chasteau d’Oronte où est la demeure de Charite, c’estoit une chose qui sembloit estre hors de la bien-seance ; voila pourquoy je me suis vistement planté icy où je croy estre en une si bonne situation que je regarde fixement le sejour de mon bien. Quand j’aurois tous les instrumens de mathematique du monde, je ne me pourrois pas mieux placer. Cela m’est aisé à sentir maintenant, car je trouve l’air plus doux en ce lieu qu’en l’autre, et il semble que le

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zephir m’aporte quelques fois une odeur mus