Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/120

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qui le fust que je ne la luy donnasse, comme si elle eust esté faicte particulierement pour elle, tellement qu’il y en eut beaucoup qui se trouverent trompees, lors qu’en un certain bal elles se donnerent confidemment cette chanson l’une a l’autre. J’aymois les blanches et les brunes, les grasses et les maigres, les grandes et les petites, et quand j’en voyois une je ne me souvenois plus de toutes les autres, et pour cette heure là seulement je croyois que celle-cy estoit la plus desirable. Mais quand j’estois esloigné de toutes je leur laissois mon affection au pillage, et celle qui venoit le plustost en ma memoire y avoit le plus de part. Les coiffures et les vestemens me donnoient un certain goust pour les beautez, et une petite fille que

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j’avois aymee