Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/136

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Elle jettoit sa veuë fixement, et le plus souvent en estant surpris c’estoit moy qui paroissoit le plus honteux, et je retirois mes yeux de dessus elle jusques à tant qu’elle eust destourne les siens. Ha ! Beaux yeux, que sçay-je si vous faisiez cecy par une vraye hardiesse ou par innocence : mais en effect que pouvoit penser mon ame quand elle vous treuvoit si asseurez à faire des meurtres en une telle jeunesse ? Toutefois il falloit souffrir avec patience, et c’estoit une chose bien plus cruelle, lors que Basilee me tournoit le dos où qu’elle se mettoit à genoux et lisoit en son livre. Je luy disois souvent en moy-mesme qu’elle rendoit ses prieres trop longues, qu’il falloit donner une partie de son temps à ouyr celles que je luy faisois, et que les

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