Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/145

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voyez comme il me traicte sans aucun respect. Pourquoy vous faschez vous, luy dis-je, comment voulez-vous que je sois sage, puisque j’ay perdu ma discretion ? Ce traict fut trouvé si gentil que les bergeres en rirent long-temps, et cependant je trouvay l’occasion de prendre le baiser que l’on m’avoit voulu refuser. Le lendemain je portay des gands d’Espagne à Amelite, pour les donner à Basilee. J’avois fouré un petit billet dans l’un des doigts où ces paroles estoient escrites. belles mains qui m’avez ravy le cœur, recevez le don que je vous fay de ces gands pour m’acquitter de ma debte. Que vos doigts s’y mettent librement, et s’y tiennent à couvert ; il ne leur est rien de plus convenable, puisque les larrons se cachent d’ordinaire. je sçeus apres de