Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/147

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d’un costé en la regardant, elle s’en alloit d’un autre caresser un petit chien, ou quelque mouton qu’elle appelloit son mignon et son serviteur. Je pense qu’Amelite eut pitié de moy, et qu’elle ne se put garder de prier sa cousine de me traicter d’une autre sorte, car dans peu de temps je vy que Basilee s’accoustuma à prendre du plaisir à ma recherche, et vint à m’aymer jusqu’à estre jalouse, de sorte que l’ayant priée de me donner son portraict, pource que celuy que j’avois faict faire ne luy ressembloit plus si bien à mon avis, elle me le refusa naïvement, me disant qu’elle craignoit que je n’en fusse plus amoureux que de son vray visage, et que je ne me contentasse de le regarder et de parler à luy chez moy,