Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/157

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pour me rendre amoureux d’elle, quand ceux de son affection mutuelle n’y seroient point, tellement que nos nopces ont esté reputees les plus heureuses qui ayent jamais este faictes en nostre païs. Neantmoins ayant eu la curiosité de demander à un devin s’il manquoit encore quelque chose à ma felicité, il me respondit qu’ouy, et que je ne serois jamais parfaictement heureux que je n’eusse veu l’aymable berger qui meine paistre ses troupeaux, tantost sur la rive de Seine, et tantost sur celle de Morin. Quelque temps apres il y eut un courrier qui venoit de ce pays-cy, lequel m’aprit que ce berger s’appelloit Lysis, et que je profiterois beaucoup en sa conversation. Il me sembla que je n’aurois point de repos tant que je mepris