Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/180

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aupres de nostre maistre mais ô malheur ! Je devins amoureux de Rhodogine qui est si cruelle qu’elle se rend digne d’estre la reyne des enfers. Il est vray qu’il y a tant de lys et de roses sur son teint que l’on ne s’en fournit point autre part pour orner les portiques de tous les temples ; il est certain aussi que son corps est composé de tant de perles, de diamans et de filets d’or, qu’il ne tombe rien d’elle qui ne soit capable d’enrichir un avaritieux le plus insatiable du monde : mais à qui est il permis de joüir de tous ces tresors ? Ses prisons sont plus fortes que celles de nostre roy ; ses attraits sont si puissans, qu’elle fait tout venir à elle, et que par leurs fermes agraffes, si un carrosse estoit enbourbé, elle le retireroit

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