Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/189

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t, et ce me fut assez de la prier de ne m’estre plus rigoureuse, mais je ne pus rien obtenir d’elle, sinon qu’en consideration de ce que je luy avois aporté l’anneau d’Osthanés elle ne s’en serviroit point contre moy, et qu’elle ne seroit jamais invisible à mes yeux. Elle m’apresta un autre suplice en recompense, et m’ayant mené jusqu’à l’entree d’un desert, elle me dit qu’elle vouloit que je le traversasse pour luy aller querir d’une eau qui rendoit la memoire si bonne à ceux qui en avoient beu seulement une fois, qu’ils se souvenoient de tout ce qu’ils avoient veu en leur vie, jusqu’à la moindre particularité. Ma maistresse me donna un vase pour mettre cette liqueur, et quelques armes pour me deffendre, si