Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/190

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quelqu’un m’assailloit, et outre cela neuf pains pour me nourrir. Vous trouverez, me dit elle, assez de petites fontaines en vostre chemin avant que d’estre à cette fontaine de memoire, qui par sa beauté se rend fort recognoissable, voyla pourquoy je ne vous fournis point d’eau : mais pour du pain il en faut porter, car vous allez passer par des lieux où vous ne rencontrerez personne qui vous en donne. Si vous estes courageux, il ne faut que neuf jours pour faire vostre voyage, et vous vous contenterez de manger un pain chaque jour, mais si vous estes poltron, il vous faudra bien plus de temps, et vous mourrez de faim, avant que de revenir. Pour moy je garde de mon costé neuf flambeaux,