Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/203

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toute liberté pour considerer en mourant un portraict de Panphilie qu’il avoit fait aporter devant soy. Le bourreau luy repartit que le roy ne vouloit pas qu’il regardast d’avantage sa maistresse, et qu’il luy avoit commandé de le bander. Estant en cette extremité, il dit qu’il faloit donc que l’on luy permist d’adoucir d’une autre sorte les douleurs de la mort. Il fit mettre prés de son nez le parfum qui luy estoit le plus agreable ; il laissa fondre dans sa bouche la confiture qu’il estimoit la meilleure ; il se fit lire un discours d’amour qui luy plaisoit fort, et en mesme temps il commanda a un musicien de chanter un air qui le ravissoit pardessus tous les autres, afin de trouver le moyen de mourir voluptueusement. Il ne sçavoit auquel songer de tous ces plaisirs, lors que luy ayant bandé les yeux,