Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/210

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tez à nos murailles, et quand nous en eussions eu ils nous eussent esté à charge, car toutes sortes de munitions nous manquoient. Nous avions desja mangé tous nos chiens et tous nos chevaux : nous estions tous prests à faire de la boullie du cuir de nos boucliers, ou du parchemin des livres que nous avions trouvez dans un cabinet : tellement qu’il n’y avoit plus moyen de soustenir le siege et que si nous voulions eviter la fureur du roy, il nous faloit quiter une si mauvaise place. Nous sortismes donc tous la nuict par une faulse porte, et ayant enterré le corps d’Alicante nous nous embarquasmes dans un vaisseau lequel apartenoit à un chevalier qui estoit des amys de Nicanore et se plaisoit fort à l’obliger. Nous avions mis le feu à un petit coin du chasteau de Nomasie afin