Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/209

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leur ordure, et mangent le grain qu’il gardoit ; ainsi les soldats de Barzanes ayans reconnu qu’Alicante n’estoit plus rien qu’une pauvre masse de terre, le choisirent pour but de leurs flesches, et luy en tirerent tant qu’ils l’eussent fait mourir s’il eust esté encore en vie. Apres ils luy firent mille indignitez dont nous vismes quelque chose, et neantmoins nous ne le pusmes estimer malheureux, puisqu’il avoit eu le bonheur de mourir tout droict comme doit faire un brave capitaine. Il n’y eut que Chrysotemis et Panphilie qui le pleurerent, mais encore falut il qu’elles quitassent leur dueil pour songer à leur propre conservation. Nous n’avions pas assez de gens pour reparer les bresches que l’on pourroit faire de tous cos