Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/262

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toute claire, il se desespera, s’imaginant qu’il estoit fort malade. Enfin il s’avisa que pour faire de meilleures espreuves il me faloit faire mettre au lict comme luy. L’on me dressa donc une couchette dans sa chambre où il falut que je me tinsse tousjours, en quoy je ne pris plus de plaisir, et je vous jure que ma felicité m’estoit alors à charge. J’eusse mieux aymé estre libre que de faire si bonne chere ; j’estois en une telle contraincte, que quand j’eusse deu mourir de faim ou de soif l’on ne me faisoit ny boire ny manger qu’aux mesmes heures de mon maistre, et si je