Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/264

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à mon grand regret, mais en fin le bon dieu eut pitie de nous deux, et mon maistre ayant repris sa convalescence, permit que je me levasse, et que je le servisse en toutes occasions. Il y avoit tousjours un peu de follie dans sa teste qui faisoit tort à ses pieds : neantmoins je demeurois en paix avec luy, et entre tous les voyages precipitez qu’il me fit faire, j’allay librement à Paris à sa suitte, où ayant pris conseil de personnes bien avisees, je le suppliay qu’il me fist aprendre quelque mestier dont je peusse gaigner ma vie. En consideration de ce que je l’avois bien assisté pendant qu’il estoit malade, il me mit en aprentissage chez un menuisier dedans cette belle ville, ou j’aymois mieux demeurer qu’en la nostre. Je n’estois

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