Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/267

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luy faire. Ayant fait connoissance avec un jeune peintre, il vouloit se faire portraire en ce bel habit qui luy plaisoit, ayant un hausse-col, un chapeau gris sur sa teste avec une grande plume, une espee au costé, botté et esperonné, et ayant une main sur une petite table ou l’on vist un casque et deux gantelets. Le peintre accomplit ce bel ouvrage, et l’ayant aporté à mon maistre receut son salaire. Il n’y trouvoit rien à redire sinon que les couleurs n’avoient pas assez de lustre. Il est vray que le peintre luy asseura que lors que le tableau seroit sec, il n’auroit qu’à prendre une serviette moüillee et le frotter, que cela le rendroit le plus beau du monde : mais qu’il ne devoit prendre cette peine que lors qu’il le voudroit monstrer à quelques personnes d’aparence.