Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/308

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que Meliante n’estoit plus triste, il crût qu’il ne le devoit pas estre non plus, et qu’il trouvoit de grands presages d’une prosperité future. Carmelin songeant à tout ce qui s’estoit passe, s’imaginoit que puis que son maistre estoit destiné à delivrer de prison la maistresse de Meliante, il faudroit qu’il fist de grands voyages, et que possible le voudroit il mener avec luy, à quoy il ne sçavoit s’il devoit consentir, et sur cette incertitude de l’avenir, il avoit plusieurs belles pensees touchant la vie qu’il meneroit en ces pays esloignez, de sorte qu’il ne se pût tenir de dire à Lysis, mon maistre, faites moy une faveur, aprenez moy si lors que Meliante sera de retour en sa patrie, il sera encore berger, et si vous le seriez aussi, s’il arrivoit

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que vous y allassiez