Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/309

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avec luy. Ne doute point que nous ne le fussions, respondit Lysis. Mais ce n’est pas tout, reprit Carmelin, garderiez vous bien les moutons de ce païs là ? Ils ont possible d’autres coustumes qu’en France, et puis je croy qu’ils beellent en langage estranger ; vous n’y pourriez rien entendre. Chacun se prit à rire de l’imagination de Carmelin : mais son maistre luy remonstra que le langage des animaux ne s’entendoit non plus en un païs qu’en l’autre, et qu’il n’avoit esté permis de l’entendre qu’à quelques magiciens dont le nombre n’estoit gueres grand. L’on ne sçayt si Carmelin avoit fait sa demande par malice où par naïveté : c’est une chose dont l’on n’a pû estre esclaircy à cause