Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/338

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beaucoup de particularitez touchant sa maistresse. Il se souvenoit que lors qu’il avoit esté saigné, il luy avoit semblé et à Clarimond aussi, que l’on voyoit dedans son sang la figure de Charite. Il eust bien voulu sçavoir si de mesme l’on ne voyoit point la sienne dans le sang de cette belle, où si le visage de quelque autre amant y paroissoit. Il croyoit qu’il pourroit connoistre par là, s’il estoit aymé ou non. Il fit donc sa demande à la servante, pource qu’il s’imaginoit qu’elle avoit esté presente lors que Charite avoit esté saignee il y avoit trois ou quatre jours. Elle luy respondit qu’il estoit un conteur de follies ; qu’elle n’entendoit rien à tous ses beaux discours, et que pour toute satisfaction, elle ne luy pouvoit dire autre chose sinon que personne