Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/480

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arrouser les plantes, et d’autres faisoient des bouquets : mais ce qui estoit bien plus esmerveillable, ils parloient comme les hommes, et se disoient l’un à l’autre ce qu’il faloit faire avec beaucoup de ratiocination. J’apris d’eux quelques ordonnances de leur republique, et ils me menerent voir leurs femelles et leurs petits. Je vy aussi toutes leurs provisions, et leur entendy chanter des airs dont ils se resjouyssoient entr’eux aux jours de recreation, tellement que je leur juray, que j’eusse bien voulu estre metamorphosé en oyseau pour mener une si delitieuse vie que la leur. Ils me respondirent qu’elle n’estoit pas si agreable que je pensois, pource qu’encore qu’ils fussent en un lieu fort plaisant, ils n’y avoient guere de passe-temps,