Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à tout ce que disoit son maistre. En cheminant tousjours avec le vieillard, poursuivit Lysis, je rencontray une riviere qui bien quelle fust fort claire, n’estoit pas plus transparente que les corps que je venois de voir. Mon guide m’ayant invité à la traverser, je luy demanday s’il n’y avoit point de batteau ny de pont. Venez par ce pont cy, me dit-il en riant, et tout aussi tost je le vy marcher tout en l’air au dessus des eaux, je luy asseuray que je n’en pouvois pas faire de mesme, mais il me vint querir par la main et Carmelin aussi, et nous faisant marcher par un mesme endroict que luy, nous fusmes tout estonnez de sentir de la resistance sous nos pieds, comme si nous eussions marché sur de la terre, au lieu que nous pensions aller par l’