Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/565

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peut reprendre avecque grace, et parler de la sorte. L’affection que Lysis porte à sa Charite, m’a faict croire quelque temps qu’il avoit ainsi fourny tout ce qui estoit necessaire pour faire ce portraict, mais j’ay sçeu depuis, qu’il a voulu que l’on ayt tasché de se servir de choses de beaucoup plus nobles, si l’on en pouvoit rencontrer. Il y en a qui disent que le siecle de cuivre a laissé dequoy faire la planche du tableau, et que Lysis l’a pris voulant quitter le siecle de fer, et remonter petit à petit jusqu’au siecle d’or. Pour l’or qui esclatte dans les soleils des yeux de Charite, et dans les chaisnons de sa tresse, il est tout certain que c’est de celuy que Midas fit de son vin lors qu’il le voulut boire, apres avoir