Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/597

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uite, afin que personne ne sceust où j’allois. Rien ne me faschoit tant que la faim qui commençoit à me gaigner, n’ayant pas mangé de tout le jour ; sans cela je me fusse bien disposé à attendre là jusqu’au soir, tant j’avois envie de voir un magicien. Je demanday donc au maistre du logis s’il avoit disné, et m’ayant respondu qu’il avoit si bien desjeuné qu’il ne mangeroit point jusqu’au soir, je luy dy franchement que je n’en estois pas de mesme, et que j’eusse bien voulu qu’il m’eust fait apporter quelque chose. Je n’avois point d’autre monnoye qu’une pistole que je luy donnay pour aller à la provision : mais il y demeura si long temps, que je croyois qu’il eust pris la fuite avec mon argent, me laissant