Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/598

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maistre de ses meubles, car tout ce qui estoit en sa maison ne valoit pas ma pistole. En fin il revint avec du pain seulement, et s’en retourna apres pour avoir autre chose encore. Ne pouvant manger tant de pain sans boire, j’en donnay beaucoup à un chien qui abayoit apres moy, comme si j’eusse esté un voleur. Apres l’avoir appaisé, il arriva qu’un gueux m’importuna tellement en demandant l’aumosne à la porte, que je luy donnay toute ma provision pour le faire taire. Il sembloit que le chien en fust envieux, et depuis il voulut encore me quereller. Voyant que son maistre ne venoit point, je me fusse bien mis sur la porte pour voir si je ne l’apercevrois point à quelque bout de la ruë, mais j’avois peur qu’il ne passast quelqu’un de