Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/606

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uver, luy dit on ; l’on croyoit veritablement qu’estant sur le poinct de mourir comme il estoit, les deux bons amys ausquels il songeoit, ne pouvoient estre autres que son medecin et son confesseur, qui estoient les personnes dont il avoit le plus affaire ; mais quand l’on fut sur le depart, il fit connoistre que par ces deux bons amis, il entendoit parler de deux coffres forts où il mettoit tout son argent. Comme l’on luy disoit qu’il avoit tort de songer à cela avec tant d’affection il respondit que c’estoient de vray ses meilleurs amys, puisqu’ils l’assistoient en tout temps luy faisant obtenir la meilleure partie de ce qu’il desiroit, et qu’il y avoit mesme fort peu d’hommes au monde qui l’aimassent autrement que par leur moyen. Aucun de ses parens n’estant d’avis que l’on transportast tant d’argent