Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/607

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de chez luy, à cause des mauvaises rencontres que l’on pouvoit avoir, le malade demeura dans la ville ; et l’on remarque de luy une admirable chose. Quoy qu’il fust reduit à l’extremité, il vouloit encore faire toute sa despense, de peur que son fils et ses valets ne le trompassent : de sorte qu’il avoit dans son lict un gros sac plein de quarts d’escu, sur lequel il appuyoyt tousjours un bras, comme si c’eust esté un oreiller, et quand il faloit quelque chose pour le mesnage, il donnoit luy-mesme dequoy l’acheter. Un jour il luy prit fantaisie d’aller en son cabinet, pour voir si ses deux coffres forts estoient en tel estat qu’ils souloient, et bien