Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/655

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me veux du tout gouverner à l’antique, il faudra non seulement que l’on couronne les vainqueurs, mais aussi que l’on chante des odes à leur loüange, et des hymnes à l’honneur des dieux. Or pour ce faire il faudra avoir des poëtes tres excellens, ce qui ne se peut, si nous n’avons icy des muses qui les inspirent : car les poëtes tesmoignent bien par les invocations qu’ils font à ces belles deesses au commencement de leurs ouvrages, que leur esprit languit sans leur secours. Nous tascherons donc d’avoir cette neufvaine troupe, ce qui ne sera point hors de raison, veu que les bons poëtes les amenent tousjours en leur pays. Il me semble que j’ay ouy dire que Ronsard les alla querir au mont Parnasse,