Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/737

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les viandes dont nous avons satisfait à nostre nature, pour nous remettre en goust apres ces somptueux banquets des nopces d’Hircan et d’Anselme. Un peu d’eau fraische puisee dans le creux de la main au cristal coulant d’une fontaine nous à apres osté la soif, en souvenance de cet heureux temps du siecle d’or pendant lequel l’on n’avoit point d’autre breuvage ny d’autre tasse. Il faut peu de chose pour contenter un homme qui retient son appetit avec le frein de la raison, mais s’il se laisse emporter aux plaisirs des sens, quand il y auroit dix mille mondes, il ne s’y trouveroit pas assez de choses pour le rassassier. Voyla des paroles dorees, dit Adrian qui aymoit la sobrieté, si vous parlez tousjours ainsi j’auray une meilleure opinion de vous que je n’eus jamais. Comme il eut dit cela l’on se retira vers le boccage où chacun s’assi